Bien sûr, il vaut mieux s’assurer du sens ou de l’orthographe d’une expression avant de l’utiliser dans un mail ou une conversation.
Cependant, une maladresse est vite arrivée.
Voici quelques expressions parmi les plus piégeuses.
Je ne me prends pas pour un académicien mais les erreurs que l’on va voir peuvent faire tiquer en société (a fortiori dans un contexte professionnel).
“Le cas échéant”
Le terme “échéant” est souvent confondu avec le terme “échouant” ici. Nombreux sont ceux à utiliser l’expression “le cas échéant” pour dire “dans le cas contaire”.
C’est un contre-sens car l’expression signifie “si le cas se présente”.
“Avoir affaire à”
“Avoir affaire à” ne s’écrit pas “avoir à faire à”. La deuxième proposition est considérée comme une faute.
Internet évoque des “affaires à régler avec quelqu’un” à l’origine de l’expression.
Le cas “Malgré”
“Malgré que” chatouillera toujours quelques oreilles et fera saigner des yeux les plus énervés.
Mieux vaut le remplacer par “bien que”.
“Je vous saurais gré”
Souvent mal employée dans les mails et autre lettres administratives car il s’agit du verbe “savoir” et non du verbe “être”.
“Je vous serais gré” n’existe pas.
Intolérance aux anglicismes ?
Je perçois l’agacement de certains vis-à-vis des anglicismes qui sont employés à tort et à travers dans le monde professionnel.
Sur ce point, difficile de la ramener car nous autres techniciens sommes particulièrement touchés par ce syndrome :
yes, c’est good. Attends… je pars en call mais c’est dans le pipe. Au pire, ajoute cette task en draft dans la roadmap.
Ça pique… je le reconnais mais on cède au côté synthétique de l’anglais à force de courir après le temps en permanence.
Il faudrait dire quoi à la place ?
oui, c’est entendu. Attends… je pars en visioconférence mais c’est prévu dans la liste des tâches. Au pire, ajoute cette tâche en brouillon dans la feuille de route.
Ah oui ! Ce serait possible en fait et pas tellement plus long 😅.
Cependant, les termes “brainstorming”, “feedback”, “team building”, ou “deal” semblent plus dynamiques que leurs équivalents français.
L’ accord capricieux du participe passé
La règle
Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet direct (COD) seulement si ce COD est placé avant le verbe.
L’exception
Si le COD est placé après le verbe, ou s’il n’y a pas de COD, le participe passé reste inchangé
Exemples de mauvaise utilisation
Toutes les phrases suivantes sont des fautes de français :
Les mails que j’ai envoyé étaient en cci
Des séances de gym, j’en ai faites
Les épisodes que j’ai vu hier soir
Exemples corrigés
Pour corriger les erreurs précédentes, il faudrait écrire :
- Les mails que j’ai envoyés étaient en cci
- Des séances de gym, j’en ai fait (sans accord)
- Les épisodes que j’ai vus hier soir
Oui mais plus dur
Que des formes correctes ici mais qui pourraient surprendre :
Il nous a ajoutés à la réunion
Des bugs, nous n’en avons jamais eu
Certains verbes impersonnels ou proposition “annulent” l’accord du participe passé.
“Ci-joint”
On est censés écrire “ci-joint les documents” mais si on inverse les mots, cela doit s’écrire “les documents ci-joints”.
Dans le doute, faire simple
Rien n’oblige à utiliser ces expressions, surtout si on les maîtrise mal, et les formes simplifiées seront souvent plus claires.
On peut toujours activer le correcteur orthographique à l’écrit et s’entraîner à l’oral.
Ayant déjà participé à des entretiens d’embauche (côté employeur) ou des dîners en ville, j’ai pu constater l’importance de ce genre de petits détails.