Au début, et même après, on reçoit des messages contradictoires, parmi lesquels :

ne travaille jamais gratuitement ou sous-payé

vs :

fais des projets non rémunérés pour te mettre dans le bain

ou encore :

tu ne dois pas compter tes heures

vs :

tu dois t’organiser pour ne pas y passer ta vie

Qui croire ? Que faire ?

Un seul mot d’ordre : faire

Les bonnes pratiques, les conseils, l’abondance de tutoriels sur des sujets variés, c’est la chance de l’époque.

Aujourd’hui, tout est plus ou moins documenté en ligne pour permettre à chacun d’apprendre à son rythme, y compris en parallèle d’une autre carrière.

Il y a un hic car rien ne remplacera vraiment la transmission humaine et l’expérience acquise avec des projets concrets.

Tu auras beau maîtriser parfaitement la théorie, si personne ne te donne ta chance (clients et/ou employeur), ce sera très difficile, quel que soit le domaine.

Tout l’enjeu est de trouver l’équilibre entre l’auto-formation, le bon vieil apprentissage sur le terrain, et ta créativité.

Cependant, sans projets, pas d’évolution possible, pas de chocolat.

Afin d’éviter le biais du survivant, à savoir généraliser des recettes personnelles, restons pragmatiques :

  • l’idée de débuter avec des projets pour se faire la main (exemple : pour une association), oui, ça marche
  • axer sur la qualité plutôt que la quantité, oui, ça marche
  • la chance, oui, ça compte

4 mythes de l’entrepreneur

Beaucoup de bruit autour de la figure de l’[auto]entrepreneur. Ça reste une belle opportunité mais pas de recette miracle.

1. Donner son temps

Par exemple, cette idée des 75-80 h, ça peut avoir du sens en fonction de l’activité, mais il faut que ce temps reste efficace.

Travailler beaucoup peut être épanouissant paradoxalement, mais la quantité d’heures en soi n’a pas de signification.

Parmi les théories sur le sujet, on peut citer la règle des “80-20” ou le principe de Pareto qui est souvent vérifié.

Bien sûr, les proportions peuvent varier fortement, mais le principe reste valable :

  • 20% des tâches génèrent 80% de la valeur
  • 20% des défauts causent 80% des problèmes
  • 20% des produits représentent 80% des ventes

2. La passion vs. la compta

La passion est nécessaire pour démarrer ce genre d’activité mais elle n’est pas suffisante. Il faut une vraie organisation.

Si les postes administratifs et fonctionnels sont optimisés, l’énergie et le temps ne manquent jamais pour le plus important.

Beaucoup de gens ont horreur de la compta et des contrats, ce qui explique l’explosion des entreprises qui proposent des solutions toutes faites pour gérer l’aspect légal et comptable.

Déléguer toutes ces tâches peut être une bonne idée mais aura toujours un coût et peut s’avérer contraignant dans certains cas.

Par ailleurs, il faut maîtriser ces sujets, même si on les délègue.

3. La motivation par le développement

Le développement personnel est parfois remis en cause. C’est peut-être dû à quelques abus dans le domaine et à certaines méthodes quasi magiques qu’on pourrait qualifier de contestables.

Ce qui fonctionne très bien chez les uns ne fonctionnera pas ou mal chez les autres, en particulier quand on commence à modifier ses cycles de sommeil, son alimentation, sa pratique sportive, et d’autres éléments importants de l’existence.

Certaines approches sont très audacieuses voire risquées, mais la motivation est si essentielle pour l’activité qu’on a tendance à valider les changements radicaux et les effets placebo.

Sur cet aspect, encore moins de réponses toutes faites mais ça rejoint le précédent point. Tout ce qui peut faciliter le fonctionnement et économiser du temps et de l’énergie peut renforcer la motivation ou au moins ne pas la diminuer.

Évidemment, le succès est un facteur déterminant.

4. “Think big”

Le débat est loin d’être tranché. Faut-il se contenter d’une lente progression ou tout de suite viser la Lune ?

Dans certains contextes, les stratégies dites raisonnables patinent mais dans d’autres situations la prise de risques peut précipiter la boîte vers l’abîme.

Ce mantra anglosaxon du “think big” peut donner de la confiance mais c’est parfois pris à la lettre, et le statut d’AE ne sera pas toujours le meilleur choix si vous pensez travailler sur “the next big thing”.

La rigueur vs. la créativité

La rigueur soutient l’activité :

  • comptabilité et facturation en règle
  • devis conformes avec les bonnes mentions légales
  • anticipation des périodes creuses dans la tarification
  • compte bancaire dédié pour les encaissements
  • statut juridique adapté à l’entreprise

Être solide sur tous ces petits points de gestion libère du temps pour être plus créatif.

La rigueur n’a jamais bridé l’imagination.

Culture et DIY

La contradiction la plus sévère à mon sens c’est l’omniprésence du terme AE dans les débats et même les encouragements à se lancer tête baissée dans l’aventure alors que la culture de l’entrepreneuriat n’est pas si développée que ça en France.

Les termes de “business plan”, “marketing”, ou “prospection” sont souvent employés mais assez peu contextualisés.

Un bon conseil à donner aux débutants est d’aller chercher l’information au-delà des documentations, notamment auprès de réseaux et d’associations spécialisés, voire de formations payantes.

Le Do It Yourself (DIY) a ses limites et les structures clé en main restent des offres commerciales.

Premiers pas vers un plan

Quelques liens utiles pour débuter avec le plan d’affaires :